Chili

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20/04à25/04 : Santiago - Valparaiso

A peine assis pour notre vol « Ile de Pâques – Santiago » que l’hôtesse nous fait signe… l’avion est plein comme un œuf et  il y a quelque chose qui cloche… on se lève hésitant mais elle nous amène en première classe (le surbooking est parfois positif, Joyeuse Pâques!). Après un atterrissage de nuit, on ne met qu’une petite heure pour se rendre à notre auberge au centre ville. L’endroit est très aéré et calme, ce qu’il nous faut pour recharger un peu nos batteries. Les quelques jours qui suivent, on se contentera d’aller à l’info touristique et de se promener dans la ville. Le quartier central, aux alentours de la Place des Armes comporte de beaux bâtiments anciens. Le Palacio de la Moneda est le centre d’une manifestation estudiantine lors de notre passage. Un peu plus loin, le quartier coloré de Bellavista donne sur le pied d’une colline où se trouve le zoo. Ce quartier est le centre des cafés et beaucoup d’étudiants s’y réunissent en terrasse autour d’une bonne bière. On fait également un rapide passage par la maison de Pablo Neruda mais rien de transcendant. Notre dernière étape est de prendre le funiculaire pour se rendre au sommet, surplombé par une énorme statue de la Vierge. L’endroit nous donne un panorama entier sur la ville, quoique assez embrumé par la pollution régnant ici. Après de nombreuses semaines au milieu du Pacifique, notre corps ne semble pas apprécier cet air vicié !  

On profite de notre passage par Santiago pour se rendre à la ville côtière de Valparaiso, le cœur culturel du Chili. Le proprio de l’auberge nous propose une excursion mais décline la veille à 22h…on ira donc en bus. Deux petites heures sont nécessaires pour arriver à cette ville colorée construite sur les collines. Ca n’a pas l’air facile de se déplacer au milieu de toutes ces buttes et on se laisse séduire par un tour allant également à Viña del Mar, la ville voisine. Tout commence bien par la visite du port et de ses otaries, ainsi que d’un beau point de vue sur la ville. On continue par le passage près des ascenseurs, construits par des allemands (étrange ;-)) il y a plus de 100 ans afin de faciliter les trajets entre la baie et la ville. Le prochain site visité est la maison de Pablo Neruda et l’on termine par la place Sotomayor. On aurait aimé passer plus de temps dans les diverses petites rues pour voir toutes les maisons colorées mais le guide met déjà le cap vers Viña del Mar et sa plage de Reñaca. « Petite » pause d’une heure au restaurant familial où l’on fera une sieste sur la plage en regardant s’écraser les vagues de l’océan pacifique sur le sable. Et nous voilà reparti vers le centre où l’on découvre les « maisons-châteaux » construites par des allemands (encore !), un Moai et un parc « château-amphithéâtre ». Le propriétaire des terres de Viña del Mar a créé la ville alors que Valparaiso n’avait plus de place. En voilà une journée bien remplie et on retourne en bus à Santiago bien fatigué !

25/04à02/05 : Pucon – Puerto Varas

Après 6 jours passés à Santiago entre repos et visites, il est temps pur nous de reprendre la route. Les voyages en Amérique du Sud se font principalement en bus où l’on doit choisir son siège « cama » ou « semi-cama ». C’est cette dernière solution, plus économique, que nous choisissons pour notre premier trajet Santiago-Pucon (compagnie Turbus). Nos sièges sont assez confortables et on peut l’incliner à 140°… suffisant pour Lo qui s’endort avant même d’avoir quitté les faubourgs de Santiago. Après un trajet de +/- 10 heures, on arrive enfin à Pucon, ville au sud du Chili dans la région IX d’Araucania dite des lacs et des volcans. Notre auberge, El Refugio, ne se situe pas trop loin du terminal des bus et on peut remarquer en chemin que Pucon ressemble un peu à une station de ski. Peter, le propriétaire hollandais des lieux, nous donne de suite des indications sur comment remplir nos journées et sur l’activité phare : l’ascension du volcan Villarica (2800m), un des plus actifs du Chili.  

Malheureusement, la météo ne nous le permettra pas (aucune expéditions n’est d’ailleurs partie sur les 5 jours de notre séjour à Pucon). Pas de soucis, la région a bine plus à offrir.    

Le jour de notre arrivée, nous nous rendons aux thermes de Las Pozones pour détendre nos muscles endoloris par un si long trajet. Les bains naturels d’eau chaude avec le bruit de la rivière adjacente et la vue sur les forêts aux couleurs automnales sont tellement relaxants que l’on reste près de 3 heures à barboter ! Au retour, on aperçoit enfin le volcan à travers les vitres de notre minibus local. Le volcan est splendide avec son sommet enneigé à la forme conique parfaite. Histoire de finir en beauté cette journée (et parce qu’on n’avait pas envie d’aller faire les courses), on va manger à « La Marmita » une délicieuse fondue au fromage… un petit air de vacances au ski j’vous dis !    

Après le réconfort du premier jour place à l’effort. On loue donc deux vélos à La Bicycleta pour parcourir les collines verdoyantes avec comme objectif l’ascension jusqu’au lac Caburgua. On quitte Pucon aux alentours de 13h en empruntant la piste cyclable jusqu’à l’aéroport. A partir de là, on bifurque sur une route en gravier et ça commence bien vite à grimper. Le chemin est vallonné et parsemé de jolies vues, idéal pour faire du vélo. Notre première récompense après avoir pédalé 2h est de site de « Ojos de Caburgua » (les yeux de Caburgua) où plusieurs chutes d’eau se jettent dans un bassin à l’eau limpide. On continue ensuite notre route jusqu’au lac de Caburgua après une énième montée qui a raison de nos jambes. On arrive exténué mais la vue sur le lac avec les collines avoisinantes est magnifique. Le retour, quoique exclusivement en descente, nous parait infiniment long et on arrive à Pucon, mouillé jusqu’au os. Un rapide passage au supermarché (où je trouve une trappiste « La Trappe ») pour préparer notre souper et hop au dodo.  

On passe la matinée à reposer nos jambes à l’auberge et à faire des sessions skype avec la famille. On se met ensuite en route pour aller voir le lac Villarica à quelques centaines de mètres de notre auberge. La promenade jusqu’à la plage de sable noir se fait sous les nuages et le volcan est toujours invisible. C’est décidé, demain on se rend au Parc Huerquehue car ça ne sert à rien d’espérer gravir le volcan.  

Levé une heure trop tôt (encore un changement d’heure imprévu au milieu de la nuit… grrr) et on prend le bus direction le parc national pour faire la promenade de « Los Lagos ». Une heure de sieste dans le bus plus tard, on commence la balade qui nous prendra six heures. Le chemin aller est très abrupte et nous mène à un plateau comportant plusieurs lacs. On passe par deux cascades et deux points de vue très beaux durant la montée mais malheureusement le volcan au loin est toujours dans les nuages. La vue reste cependant très belle avec les couleurs rouge-orangée de l’automne se reflétant dans les lacs. On reprend le chemin du retour et François se la joue documentaire photo sur les champignons.

C’est bien fatigué que l’on rentre à notre auberge néerlandaise où nous attend une « orangje feestje ». On passe une soirée bien sympa à discuter avec une allemande, Lina, étudiant à Santiago tout en mangeant des spécialités bataves dont je ne suis pas des plus fan (beaucoup de potées). La soirée se termine par quelques jeux bibitifs… le bus du lendemain matin va faire très mal !    

Départ 8h de Pucon pour un trajet de 6h en passant par Valdivia et Osorno et finalement Puerto Varas. Il a plu quasiment tout le trajet et on sent de plus en plus la froideur de l’automne envahir le sud du Chili. On est même trop tard dans la saison pour aller visiter la Patagonie mais on se promet d’y aller un jour ou l’autre. Nous voilà donc à Puerto Varas, petite ville aux forts accents germaniques au bord du lac Llanquihue. A l’instar de Pucon, la cité est plutôt calme hors saison touristique.    

A peine nos sacs déposés, on se rend non loin pour aller manger un bout. J’opte pour le menu du jour composé d’une soupe à la tomate et d’un plat de poisson (Tilapia) accompagné de quinoa, une céréale typique d’Amérique du Sud. On se promène le reste de l’après-midi avant d’aller faire quelques courses pour les deux jours suivants vu que demain c’est le 1^er mai, également férié au Chili.    

Nous nous réveillons une nouvelle fois sous la pluie matinale, la journée s’annonce maussade. On trainaille donc et ce n’est que début d’après-midi que nous prenons notre courage à deux mains pour aller jusqu’au salto de Petrohué, une chute d’eau avec en toile de fond le volcan Osorno… quand celui-ci daigne se montrer. Car une nouvelle fois, après 1h de bus, on constate que le volcan joue à cache-cache derrière les nuages. Les chutes d’eau sont sympas mais la région des volcans commencent tout doucement à nous laisser un goût amer de trop peu. On décide donc de reprendre la route vers l’Ile Chiloé, un endroit où il pleut tout le temps il paraît… bin ça promet !

24/05à26/05 : San Pedro de Atacama

Le car pour San Pedro de Atacama part vers 10h et on profite des rayons matinaux pour refaire quelques photos du « cierro de los 7 colores ». On est content d’avoir quelques compagnons pour attendre le car vu qu’il a 20 minutes de retard et que l’arrêt n’est pas vraiment marqué.

La route menant au Chili est à couper le souffle. On monte en altitude entre les parois rocheuses colorées avant d’arriver au Salar Grande, étendue blanche impressionnante. Après quelques heures, on atteint la douane argentine où tous les bagages sont scannés. Le vent est très froid à plus de 4000m, ce qui contraste avec la chaleur du soleil. On redescend ensuite sur San Pedro de Atacama au Chili dans une vallée entourée de plus de 200 volcans. On est bien fatigué après 10h de route mais malheureusement il nous faudra encore attendre plus d’une heure à la douane… vive l’organisation chilienne !

On se croit déjà perdu à l’entrée de la ville quand on entend « Laurence ? »… le senior de l’auberge est venu nous chercher et nous emmène en voiture. C’était inespéré ! L’hostal Candelaria est situé à 15 min à pied du centre, dans un quartier résidentiel très calme. On partage le dortoir avec trois canadiens de Toronto très sympathiques.

Après une nuit un peu fraîche, on se rend en « ville » pour organiser notre séjour à San Pedro. Une fois l’excursion pour la Bolivie réservée, on s’en va l’après-midi à la vallée de la lune. Notre guide, ressemblant étrangement à Mod, nous explique toute la géologie de la région. Cette vallée dépourvue de toute végétation a été créée lorsqu’il y avait un lac à la place du salar d’Atacama. L’eau et le vent ont modelé ce paysage lunaire. Il n’est d’ailleurs pas étrange que la NASA ait testé certains engins destinés à aller sur la lune à cet endroit. On se rend ensuite à la vallée de la Muerte (Mort) qui doit son nom au belge Le Paige qui a dit en voyant cet endroit : « Ca ressemble à Marte (Mars) » avec un accent approximatif, si bien qu’il a été compris « Muerte ». Ce nom n’est cependant pas incohérent tant de nombreuses personnes ont trouvé la mort dans cette vallée (prêtres, incas, animaux). On termine notre excursion par un coucher de soleil sur ces paysages irréels.

Le lendemain, sous les conseils de nos amis canadiens, on loue des vélos pour se rendre à la Laguna Cejar située à l’entrée du salar d’Atacama à 25 kms du village. Pour l’aller, on prend les routes asphaltées de 16 kms en ligne droite suivie de 10 kms sur des chemins de terre-sable. Après deux bonnes heures en plein soleil, on arrive aux lagunes salées. La première est encerclée de hautes herbes et on aperçoit un jeune flamant rose se promenant calmement dans les eaux peu profondes. C’est étonnant de voir que la végétation peut exister dans un milieu aussi hostile. On se rend ensuite vers les lagunes où il est possible de se baigner. Avec un soleil omniprésent, la température extérieure est agréable. Il me faut cependant quelques instants de réflexion avant de me jeter dans ce trou d’eau salée. Le dessus est en effet extrêmement froid alors que l’eau plus profonde est tiède. C’est très étrange de pouvoir tenir droit dans l’eau sans faire aucun mouvement pour flotter. On sort jute avant l’arrivée des cars de touristes, la peau blanchie par le sel et on reprend le chemin du retour histoire de ne pas se faire surprendre par la nuit. Pour le retour, on prend la route de terre barrée qui réduit de 10kms la distance à parcourir. Après une bonne douche, on se rend au restaurant avec nos compagnons de chambre pour une soirée très agréable.